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.Il faudrait que Kara s’installe avec une fille à marier et qu’il donne à sa sœur une situation rémunératrice.Avant tout, qu’il s’établisse et ne soit plus tout le temps dans les jambes de son père et de son oncle.C’était un ambitieux, ce Kara.Que ce jeune débauché ait le malheur de se mettre son oncle Kohan à dos, et adieu ! À cette pensée, Pyanfar sortit et rentra ses griffes.Voilà pourquoi elle abrégeait chaque fois ses congés.Et maintenant, il y avait cette marchandise de contrebande vivante qui était montée à bord et appartenait peut-être aux kif… L’honorable seigneur Kohan Chanur, son frère, allait jeter feu et flamme.On n’avait pas fini de l’entendre dénoncer la négligence qui avait permis qu’un pareil incident survienne sur son navire.Voilà qui laissait prévoir de sérieux bouleversements dans la maisonnée s’il devait arriver malheur à Hilfy qui n’avait pas de frères et était devenue trop Chanur pour suivre un frère même si sa mère lui en avait donné un.Hilfy Chanur par Faha qui n’aspirait qu’aux étoiles et s’accrochait à son père parce que lui seul pouvait lui faire réaliser son rêve.Toute sa vie, elle avait attendu sa chance, cette traversée qui était l’occasion de faire son apprentissage à bord de L’orgueil.Se séparer de sa fille préférée avait déchiré le cœur de Kohan.La lettre qu’il avait confiée à Hilfy ne laissait aucun doute là-dessus.Pyanfar secoua la tête avec irritation.Priver ses quatre nièces aux oreilles déchiquetées d’une permission de détente parce qu’il urgeait de tirer cette histoire au clair était une chose mais rapatrier Hilfy à Anuurn pendant qu’elle réglerait cette querelle d’importance avec les kif en était une autre.Cela coûterait cher de modifier l’itinéraire programmé.Et, plus grave encore, si Hilfy devait être la cause de ce déroutage, si elle devait affronter ses sœurs en rentrant inopinément, ce serait un coup fatal porté à son amour-propre.Et Pyanfar reconnaissait qu’elle était attachée à cette petite luronne qui caressait le rêve qu’elle-même caressait à son âge et qui commanderait très probablement un jour un vaisseau Chanur, peut-être – les dieux veuillent que ce soit le plus tard possible !— L’orgueil lui-même.Ce serait l’héritage que Kohan et elle lui transmettraient dans leur âge mûr.Hilfy portait ombrage à certains membres de la maison de Chanur qui attendaient en rongeant leur frein que vienne l’heure de donner libre cours à leur jalousie.Mais Hilfy était la meilleure.La meilleure et la plus fine comme Pyanfar elle-même ; comme Kohan était le meilleur.Jusque-là, personne ne pouvait le contester.Le jeune mâle à qui, un jour, reviendrait le patrimoine de Chanur quand Kohan serait entré dans son déclin aurait tout intérêt à se méfier de Hilfy et tout faire pour lui être agréable, faute de quoi elle pourrait bien se trouver un compagnon qui arracherait les oreilles de l’indésirable.Elle était comme cela, Hilfy : loyale envers son père, loyale envers son clan.Cette pitoyable créature ne valait pas que l’on sape une si belle ferveur ou que l’on risque la vie de Hilfy.Peut-être serait-il préférable, somme toute, d’avaler l’amère pilule et de se débarrasser de l’intrus en le déposant à bord du premier navire kif venu.Pyanfar envisageait sérieusement cette éventualité.Choisir le mauvais vaisseau ne serait peut-être pas triste ! Ce serait la zizanie chez les kif et la consternation dans la station.Mais, au bout du compte, céder était détestable.Dieux ! Voilà donc comment elle se proposait d’apprendre à sa jeune nièce la manière d’affronter les obstacles ? Le bel exemple, en vérité ! Se dessaisir d’une donnée qu’elle possédait sous prétexte qu’il pourrait être dangereux de la conserver !Oui, décidément, je baisse, songea Pyanfar.À nouveau, elle se tapota l’abdomen.Non, pas question de prendre un congé au terme du voyage, de batifoler pour qu’un nouvel héritier Mahu vienne encore compliquer les choses.Pas question de battre en retraite.Elle prit une profonde inspiration et sourit gravement.Elle prenait de l’âge, certes, mais, les dieux en soient loués, elle n’était pas encore trop vieille.Durant la traversée, la jeune Hilfy allait apprendre à être digne de la superbe qu’elle affichait dans sa démarche quand elle parcourait les coursives.La situation exigeait la présence de la capitaine à bord, ce n’était pas le moment de s’absenter.Pyanfar se rendit à la coquerie, se servit une tasse de gfi au distributeur et s’installa devant le comptoir à côté du four pour la déguster tranquillement afin de laisser à l’équipage tout le temps qu’il lui fallait pour en terminer avec la créature.Elle lui en accorda même un peu plus.Enfin, elle jeta sa tasse vide dans le stérilisateur, se leva et gagna sans se presser l’entrepont où flottait la lourde odeur des désinfectants.Tirun était dans une coursive, adossée à la cloison près des lavabos.— Alors ? s’enquit Pyanfar.— Nous l’avons mise là pour la nettoyer comme vous nous en avez donné l’ordre, capitaine.C’était plus facile.Haral a quitté le bord.Chur, Geran et ker Hilfy sont descendues à quai pour s’occuper du chargement.J’ai pensé qu’il valait mieux que quelqu’un reste à proximité et tende l’oreille pour s’assurer que la créature va bien.Pyanfar posa la main sur le commutateur et dévisagea Tirun.Elle était aussi large de poitrail et aussi vigoureuse que sa sœur Haral.Ses cicatrices de jeunesse avaient pris de la patine.À son oreille gauche scintillaient les anneaux d’or, symboles des triomphants voyages qu’elle avait à son palmarès.À elles deux, elles étaient capables d’imposer leur loi à la créature, fût-elle même en pleine santé.— Manifeste-t-elle des signes indiquant qu’elle émerge de l’état de choc ?— Elle est calme et sa respiration est régulière.Elle a le regard perdu dans le vague mais elle est consciente de ce qui l’entoure.À un moment, elle nous a fait peur.Nous avons cru que les drogues l’avaient commotionnée mais je pense plutôt qu’elle s’est simplement apaisée quand elle a cessé de souffrir.Nous avons essayé de lui faire comprendre par notre attitude que nous ne lui voulions pas de mal et elle l’a peut-être compris.Nous l’avons transportée ici et elle s’est couchée docilement, bougeant lorsque nous l’obligions à se déplacer mais sans hargne.Comme si elle avait cessé de penser, comme si elle ne voulait plus faire le moindre geste auquel elle ne fut pas contrainte.Je dirai qu’elle est épuisée.Pyanfar ouvrit la porte.Les lumières étaient en veilleuse et il faisait sombre.Il y régnait une chaleur étouffante et une odeur bizarre se mêlait à celle du désinfectant – le plus fort dont on disposait – qui imprégnait l’air.Pyanfar ne distingua pas tout de suite la créature et fouilla anxieusement la pénombre.Enfin, elle aperçut un tas de couvertures dans le coin entre la douche et la machine à linge
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