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.En ce moment, je vous jure que je ne rigole pas.Allons-y, camarade.Il rapprocha sa chaise du fauteuil, relâcha le bâillon de son prisonnier, et, nettement :– Monsieur Kesselbach, le jour même de ton arrivée à Paris, tu entrais en relation avec le nommé Barbareux, directeur d’une agence de renseignements confidentiels, et, comme tu agissais à l’insu de ton secrétaire Chapman, le sieur Barbareux, quand il communiquait avec toi, par lettre ou par téléphone, s’appelait « Le Colonel ».Je me hâte de te dire que Barbareux est le plus honnête homme du monde.Mais j’ai la chance de compter un de ses employés parmi mes meilleurs amis.C’est ainsi que j’ai su le motif de ta démarche auprès de Barbareux, et c’est ainsi que j’ai été amené à m’occuper de toi, et à te rendre, grâce à de fausses clés, quelques visites domiciliaires au cours desquelles, hélas ! je n’ai pas trouvé ce que je voulais.Il baissa la voix, et, les yeux dans les yeux de son prisonnier, scrutant son regard, cherchant sa pensée obscure, il articula :– Monsieur Kesselbach, tu as chargé Barbareux de découvrir dans les bas-fonds de Paris un homme qui porte, ou a porté, le nom de Pierre Leduc, et dont voici le signalement sommaire : taille, un mètre soixante-quinze, blond, moustaches.Signe particulier : à la suite d’une blessure, l’extrémité du petit doigt de la main gauche a été coupée.En outre, une cicatrice presque effacée à la joue droite.Tu sembles attacher à la découverte de cet homme une importance énorme, comme s’il pouvait en résulter pour toi des avantages considérables.Qui est cet homme ?– Je ne sais pas.La réponse fut catégorique, absolue.Savait-il ou ne savait-il pas ? Peu importait.L’essentiel, c’est qu’il était décidé à ne point parler.– Soit, fit son adversaire, mais tu as sur lui des renseignements plus détaillés que ceux que tu as fournis à Barbareux ?– Aucun.– Tu mens, monsieur Kesselbach.Deux fois, devant Barbareux, tu as consulté des papiers enfermés dans l’enveloppe de maroquin.– En effet.– Alors, cette enveloppe ?– Brûlée.Lupin tressaillit de rage.Évidemment, l’idée de la torture et des commodités qu’elle offrait traversa de nouveau son cerveau.– Brûlée ? mais la cassette… avoue donc… avoue donc qu’elle est au Crédit Lyonnais ?– Oui.– Et qu’est-ce qu’elle contient ?– Les deux cents plus beaux diamants de ma collection particulière.Cette affirmation ne sembla pas déplaire à l’aventurier.– Ah ! ah ! les deux cents plus beaux diamants ! Mais dis donc, c’est une fortune… Oui, ça te fait sourire… Pour toi, c’est une bagatelle.Et ton secret vaut mieux que ça… Pour toi, oui, mais pour moi ?Il prit un cigare, alluma une allumette qu’il laissa éteindre machinalement et resta quelque temps pensif, immobile.Les minutes passaient.Il se mit à rire.– Tu espères bien que l’expédition ratera, et qu’on n’ouvrira pas le coffre ? Possible, mon vieux.Mais alors il faudra me payer mon dérangement.Je ne suis pas venu ici pour voir la tête que tu fais sur un fauteuil… Les diamants, puisque diamants il y a… Sinon, l’enveloppe de maroquin… Le dilemme est posé…Il consulta sa montre.– Une demi-heure… Bigre !… Le destin se fait tirer l’oreille… Mais ne rigole donc pas, monsieur Kesselbach.Foi d’honnête homme, je ne rentrerai pas bredouille… Enfin !C’était la sonnerie du téléphone.Lupin s’empara vivement du récepteur, et changeant le timbre de sa voix, imitant les intonations rudes de son prisonnier :– Oui, c’est moi, Rudolf Kesselbach… Ah ! bien, mademoiselle, mettez-moi en communication… C’est toi, Marco ?… Parfait… Ça s’est bien passé ?… À la bonne heure… Pas d’accrocs ?… Compliments, l’enfant… Alors, qu’est-ce qu’on a ramassé ? La cassette d’ébène… Pas autre chose ? aucun papier ?… Tiens, tiens !… Et dans la cassette ?… Sont-ils beaux, ces diamants ?… Parfait, parfait… Une minute, Marco, que je réfléchisse… tout ça, vois-tu… si je te disais mon opinion… Tiens, ne bouge pas… reste à l’appareil…Il se retourna :– Monsieur Kesselbach, tu y tiens à tes diamants ?– Oui.– Tu me les rachèterais ?– Peut-être
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