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.Avec un sourire plein de finesse, Bellegarde répliqua :– Et moi, je vais tâcher de faire aussi le mien.Sans insister, Ménardier s’esquiva, entraînant avec lui M.Lavergne et son adjoint.Le reporter du Petit Parisien, laissant ses confrères manifester bruyamment le mécontentement que leur causait l’attitude du policier, gagna aussitôt le dehors.Il se heurta presque à l’inspecteur, qui arrêté sur le trottoir avec les deux fonctionnaires, leur recommandait une dernière fois d’observer la plus prudente réserve.À la vue du journaliste, Ménardier fronça le sourcil.– Rassurez-vous, mon cher, lança Bellegarde, je n’ai nullement l’intention de vous suivre !Et il ajouta avec une légère pointe d’ironie :– Je crois même pouvoir vous affirmer que je vais prendre une route tout à fait différente de la vôtre.Il s’éloigna, après avoir poliment soulevé son chapeau.– Ce lascar-là, grommela le limier, avec un accent de mauvaise humeur, j’aimerais mieux le savoir aux cinq cents diables !– Sans doute, reprenait M.Lavergne, redoutez-vous qu’il n’en raconte trop long et ne donne ainsi l’éveil au coupable ?– Ce n’est pas cela ! fit Ménardier, avec un accent de franchise spontanée.Et il ajouta d’un ton inquiet :– J’ai surtout peur qu’il me grille !Après avoir en vain tenté de pénétrer au Louvre, dont une consigne formelle fermait, jusqu’à nouvel ordre, les portes au public, Jacques Bellegarde s’était décidé à regagner à pied Le Petit Parisien.Il avait pour principe, lorsqu’il se trouvait en face d’un cas embarrassant, non point de s’isoler dans le calme de son bureau, mais de marcher à travers les artères les plus animées de la capitale.Contrairement à tant d’autres, le mouvement, le bruit de la rue, loin de le distraire, rendaient plus apte son cerveau à saisir au vol et à classer les pensées qui s’y entrecroisaient dans le premier tumulte des discussions qu’il se livrait à lui-même.Après avoir longé la rue de Rivoli et s’être engagé sur le boulevard Sébastopol, il se disait, tout en cheminant :– Je me fais l’effet d’un romancier qui se trouverait en face d’une page blanche, avec un unique point de départ, fort captivant, certes, mais dont il ignorerait encore le développement et la fin.« En effet, le problème se pose ainsi : « Une nuit, au Louvre, un gardien, en faisant sa ronde, croit apercevoir un fantôme qui s’enfuit à sa vue.Il s’élance à sa poursuite, tire sur lui plusieurs coups de revolver… Et le fantôme s’évanouit dans les ténèbres.»« Ce n’est déjà pas trop mal, et ce n’est pas tout !…« Le lendemain, un autre gardien, qui s’est offert la fantaisie de passer la nuit tout seul dans la salle où est apparu le fantôme, est trouvé assommé au pied de la statue renversée du dieu Belphégor, dont le socle porte, d’après le peu que j’ai pu savoir, des traces d’éraflures…« Quel est ce mystérieux et terrible assassin ?… Comment et dans quel dessein s’est-il introduit dans le musée ? Pourquoi s’est-il attaqué à la statue de ce brave Belphégor, qui, sans aucun doute, ne lui avait fait aucun mal ?… Pour l’emporter ?… Heu ! Cela me paraît à la fois bien difficile et fort peu vraisemblable… Alors ?…« Alors, allumons une cigarette.Bellegarde tirait de la poche de son veston un étui en argent, dont il allait extirper une savoureuse abdullah, lorsqu’il se vit tout à coup environné par une bande de camelots qui criaient la troisième édition d’un journal du soir… La foule s’en arrachait les exemplaires et en attaquait aussitôt la lecture avec un intérêt qui se lisait sur tous les visages.Il était évident que l’affaire du Louvre passionnait le public.Le reporter s’empressa, lui aussi, d’acheter un numéro… Il le parcourut rapidement.Il ne lui apprit rien qu’il ne sût lui-même.Et, aussitôt, il reprit sa route tout en continuant son monologue mental, lorsqu’un peu avant d’arriver aux grands boulevards, il se heurta à un rassemblement assez nombreux de badauds arrêtés devant la terrasse d’un café et écoutant les vociférations d’un haut-parleur de T.S.F.qui, placé au-dessus de la porte d’entrée de l’établissement, commentait, sur un ton tragique, l’assassinat du gardien Sabarat.Tout à coup, une commère qui, un filet de provisions à la main et le visage congestionné d’émotion, absorbait, le nez en l’air, ce récit sensationnel, poussa un hurlement d’effroi, et, désignant du doigt le pavillon d’où s’échappait le récit de ce crime épouvantable, elle s’écria :– Le fantôme… je l’ai vu là, dans le truc !Des rires fusèrent… Jacques Bellegarde, qui s’était approché, partageait l’hilarité générale, lorsque son attention fut attirée par une délicieuse jeune fille dont la sobre et gentille élégance, le profil charmant, la blondeur dorée et le visage tout de grâce spirituelle et de malicieuse gaieté, en faisait le type de la vraie Parisienne [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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