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.— Je vais m'empresser de l'acheter.D'Agosta, gêné, balbutia quelques remerciements.C'était la deuxième fois ce jour-là que Pendergast le mettait dans l'embarras.Il faudrait qu'il lui en touche un mot, car il n'aimait pas beaucoup que l'on évoque sa carrière avortée d'écrivain.— Pour en revenir à Grove, poursuivit le père Cappi, il a rapidement poussé l'art de la critique à son paroxysme, s'entourant d'une cour de créatures viles, dépravées et inutilement méchantes.Grove faisait tout dans l'excès, qu'il s'agisse d'argent ou de sexe, de boire ou de manger, ou bien de colporter les ragots les plus infâmes.Les fêtes qu'il donnait n'avaient rien à envier aux orgies des empereurs romains et on le voyait régulièrement à la télévision s'appliquant à dénigrer l'une ou l'autre de ses cibles avec sa faconde coutumière.Les lecteurs s'arrachaient ses chroniques dans le New York Review of Books et je ne vous étonnerai pas en vous disant qu'il jouissait d'un succès sans pareil auprès de l'élite new-yorkaise.— Étiez-vous toujours en rapport avec lui ?— Non.J'étais devenu la personnification de tout ce à quoi il avait renoncé, de sorte que nous n'avions plus le moindre contact.— À quand remonte cette rupture ? s'enquit D'Agosta.— La femme de Grove l'a quitté en 1974, nous nous sommes brouillés peu après, et je n'ai plus jamais entendu parler de lui.Jusqu'à ce matin, bien évidemment.— Que vous disait-il sur son message ?Le prêtre sortit un appareil à microcassette de sa poche.— J'en ai fait une copie avant de confier l'original à la police, expliqua-t-il en mettant l'appareil en marche.Un bip se fit entendre, suivi d'une voix métallique manifestement affolée :Bernard ? Bernard ? C'est Jeremy Grove à l'appareil Est-ce que tu es là ? Si tu es là, réponds-moi, pour l'amour du ciel !Écoute-moi, Bernard, j'ai besoin de te voir.Il faut que tu viennes tout de suite.J'habite à Southampton, 3001 Dune Road.Viens tout de suite, je t'en supplie.Il m'arrive quelque chose.quelque chose d'effroyable.N'oublie pas d'apporter ton crucifix, une bible et de l’eau bénite.Il est là, Bernard, il veut m'emporter.Tu m'entends ? Il a décidé de venir me prendre ! J'ai absolument besoin de me confesser, d'obtenir le pardon et l'absolution.Pour l'amour de Dieu, Bernard, réponds, je t'en prie.La suite avait été coupée, le temps alloué par la machine étant écoulé, mais cette voix sépulcrale était si inquiétante que D'Agosta sentit ses poils se hérisser.— Eh bien, fit Pendergast, rompant enfin le silence.Je serais curieux de savoir ce que vous pensez de tout cela, mon père.Le prêtre fit la grimace.— Je suis convaincu d'avoir entendu la voix d'un damné.— Un damné, ou bien une créature du diable ?Le père Cappi se tortilla sur sa chaise.— Pour des raisons qui m'échappent, Jeremy Grove savait qu'il allait mourir.Il aura voulu obtenir le pardon divin avant de disparaître.C'était autrement plus important pour lui que d'appeler la police car Grove, en dépit de ses turpitudes, n'avait jamais cessé de croire en Dieu.— Vous a-t-on parlé des indices découverts sur le lieu du crime ? Je veux parler de l'empreinte d'un pied fourchu, des traces de soufre et de feu, de la façon étrange dont le corps s'est consumé ?— Oui, je suis au courant,— Comment expliquez-vous tout cela ?— C'est l'œuvre d'un être humain.L'assassin de Grove entendait dénoncer à sa manière son mode de vie, et il aura volontairement laissé l'empreinte et le reste, répondit le père Cappi d'un air grave en remettant le petit enregistreur dans la poche de sa robe.Le mal n'a rien de mystérieux, monsieur Pendergast.Il rôde en permanence autour de nous, j'en ai la preuve quotidienne, mais je me refuse à croire que le diable, quelle que soit sa réalité physique, souhaite attirer notre attention sur ses agissements.7Éclairé par les dernières lueurs du crépuscule, le dénommé Wren avançait d'un pas tranquille dans le décor sinistre de Riverside Drive, au-delà de la frontière artificielle que forme la 110ème Rue.On devinait à sa gauche Riverside Park et les eaux de l'Hudson tandis que se dressaient sur sa droite les silhouettes délabrées d'anciennes demeures patriciennes.Les ultimes rougeoiements du soleil, reflétés par la rivière, projetaient l'ombre du vieil homme de réverbère en réverbère.Le quartier avait toujours résisté aux tentatives de colonisation de la bourgeoisie de Manhattan, et rares étaient ceux qui osaient s'aventurer à la nuit tombée dans ce no man’s land inquiétant.Il y avait toutefois dans l'allure de Wren quelque chose de différent qui éloignait les prédateurs : ses traits cadavériques, peut-être, sa démarche furtive, ou bien encore son abondante crinière blanche, anormalement fournie pour un homme de son âge.Wren s'arrêta brusquement devant une imposante maison de style beaux-arts dominant la rivière de ses trois étages à hauteur de la 137e Rue.De hautes grilles rouillées, surmontées de pointes acérées, protégeaient la vieille demeure.De l'ancien parc de la propriété, il ne restait guère que des mauvaises herbes et des buissons sauvages, et tout indiquait que le bâtiment était lui aussi à l'abandon, avec ses fenêtres recouvertes de tôle ondulée, ses tuiles cassées et son belvédère de fer forgé défraîchi.La grille qui barrait l'entrée était entrouverte et Wren s'y glissa sans hésiter, puis il remonta l'ancien chemin de gravier menant à la porte principale le long de laquelle s'entassaient toutes sortes de détritus chassés par le vent.Dans la pénombre, c'est tout juste si l'on distinguait l'énorme battant de chêne constellé de graffitis qui permettait de pénétrer dans la vieille bâtisse.D'une main décharnée, Wren frappa une première fois, répétant son geste après quelques instants.L'écho se perdit sous les voûtes de la maison sans que rien se passe pendant une ou deux minutes.Enfin, le grincement d'une serrure se fit entendre et l'huis s'écarta en gémissant.Une faible lueur troua l'obscurité, dévoilant la silhouette spectrale de Pendergast.Sans un mot, il fit signe à Wren d'entrer et referma la porte en prenant soin de la verrouiller derrière son visiteur.Précédé de son hôte, Wren traversa un hall dallé de marbre et suivit un long couloir lambrissé.Surpris, il s'arrêta brusquement.C'était la première fois qu'il revenait là depuis l'été, lorsqu'il s'était chargé de répertorier les formidables collections scientifiques de la vieille demeure pendant que Pendergast prenait quelques jours de congé dans un coin reculé du Kansas.L'intérieur de la maison était alors dans un état de délabrement aussi avancé que l'extérieur, les boiseries arrachées, les parquets défoncés, les cloisons démolies.Avec l'inspecteur, Wren était l'une des quatre personnes - ou plutôt cinq - au courant du terrible drame qui s'était déroulé entre ces murs.Le contraste n'en était que plus frappant aujourd’hui [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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