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.— Bon sang ! s’exclama le père de Léo.Ne me dis pas que tu as prêté ta bagnole à ce trouduc !— Il m’avait promis de me la ramener tout de suite, fit Léo.Comment j’aurais pu deviner ?— De la merde dans le cerveau, Léo, t’as de la merde dans le cerveau, lui dit son père.On expliqua à Léo qu’il s’était fait le complice d’un criminel et qu’il se pourrait bien qu’un juge y trouve à redire.Suite à quoi on lui expliqua que si jamais il voyait Kenny ou entendait parler de lui, il devait le dénoncer illico au cousin Joe ou à la bonne copine du cousin Joe, Stéphanie Plum.— Tu crois qu’il nous appellera s’il a des nouvelles de Kenny ? demandai-je à Morelli, une fois que nous fûmes seuls dans la voiture.Morelli stoppa à un feu.— Non.Je crois plutôt que Léo lui fera une tête au carré à coups de démonte-pneu.— L’art et la manière Morelli ?— Un peu, oui.— Une affaire d’hommes.— Ouais, c’est ça.Une affaire d’hommes.— Et une fois que Léo lui aura fait une tête au carré, il nous appellera ?Morelli secoua sa caboche.— T’as encore beaucoup à apprendre, dit-il.— J’en sais déjà trop.Une réflexion qui fit naître un sourire aux lèvres de Morelli.— Et maintenant ? demandai-je.— Julia Cenetta.Elle travaillait à la librairie de l’université d’État de Trenton.On fit d’abord un saut chez elle.Personne ne venant nous ouvrir, on fila à l’université.La circulation était fluide ; tout le monde obéissait au doigt et à l’œil à la limitation de vitesse.Pas une voiture de police banalisée pour créer un embouteillage.Morelli emprunta l’entrée principale et fit une boucle pour prendre la direction de la librairie, un bâtiment de plain-pied en brique.On passa devant une mare aux canards, quelques arbres et des carrés de pelouse qui n’avaient pas encore succombé aux frimas de l’hiver.La pluie s’était remise à tomber avec l’implacabilité fastidieuse d’une averse partie pour durer.Des étudiants passaient, tête baissée sous le capuchon de leur imper ou de leur sweat-shirt.Morelli jeta un coup d’œil au parking de la librairie.Bourré à bloc à l’exception de quelques places à l’autre extrémité.Sans hésitation, il se gara le long du trottoir sous une interdiction de stationner.— Cas d’urgence pour la police ? demandai-je.— Tu l’as dit, bouffie, me rétorqua-t-il.Julia était à la caisse, mais comme personne n’achetait, elle se tenait debout, la hanche contre le tiroir-caisse, occupée à se vernir les ongles.Elle fronça légèrement les sourcils en nous voyant entrer.— Ça m’a tout l’air d’être une journée tranquille, lui dit Morelli.Julia acquiesça.— C’est à cause de la pluie.— Des nouvelles de Kenny ?Le rouge monta aux joues de Julia.— En fait, je l’ai vaguement vu hier soir.Il est passé juste après votre départ.Je lui ai dit que vous vouliez lui parler.Je lui ai dit qu’il devait vous appeler.Je lui ai donné votre carte avec le numéro de votre portable et tout…— Tu crois qu’il va repasser ce soir ?— Non.Elle secoua la tête pour confirmer ses dires.— Il m’a dit qu’il ne repasserait pas.Qu’il devait garder un profil bas parce qu’il était recherché.— Par la police ?— Je pense qu’il parlait de quelqu’un d’autre, mais je ne sais pas de qui.Morelli lui donna une autre carte avec pour instruction de l’appeler à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit si elle avait des nouvelles de Kenny.Elle resta sur la réserve, et je me dis que nous ne devions pas trop compter sur l’aide de Julia.On ressortit sous la pluie et on courut jusqu’à la voiture.En dehors de Morelli, le seul matériel de police à se trouver dans la Fairlane était un émetteur-récepteur radio de récupération.Il était réglé sur la longueur d’onde de la police et un standardiste relayait les appels entre deux vagues de parasites.J’avais une radio similaire dans ma Jeep, et je m’efforçais d’apprendre les codes du langage policier.Comme les autres flics que je connaissais, Morelli écoutait d’une oreille, comprenant miraculeusement ces informations brouillées et embrouillées.Il sortit du campus et je lui posai l’inévitable question :— Bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?— C’est toi qui as de l’intuition, alors je t’écoute.— Mon intuition ne m’est pas d’un grand secours ce matin.— Bon.Alors, voyons ce qu’on a.Que sait-on sur Kenny ?Depuis la veille au soir, nous savions qu’il était un éjaculateur précoce, mais ce n’était sans doute pas là ce qui intéressait Morelli.— Un gars du coin.A eu son bac.A devancé l’appel.Démobilisé il y a quatre mois.Toujours sans emploi, mais apparemment ne court pas après l’argent.Pour des raisons inconnues, il a décidé de tirer une balle dans le genou de son copain Moogey Bues.Pris sur le fait par un policier qui n’était pas en service.Pas d’antécédents.Libéré sous caution.N’a pas respecté les clauses de sa caution et a volé une voiture.— Faux.Il a emprunté une voiture.Il n’est toujours pas revenu la rendre, nuance.— Tu penses que c’est significatif ?Morelli s’arrêta à un feu.— Il lui est peut-être arrivé quelque chose qui l’a obligé à changer ses plans.— Comme zigouiller le vieux Moogey.— Julia nous a dit qu’il avait peur d’être recherché.— Par le père de Léo ?— Tu ne prends pas cette affaire au sérieux, me dit Morelli.— Au contraire.Très au sérieux
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