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.quelque chose lui tomba dessus et elle bondit en arrière en hurlant, battant des bras devant elle.Le parapluie valdingua à travers la pièce et alla fracasser un flacon d'éther sur la paillasse.Devant Marie-Jo le placard révéla ses secrets: un imper beige, une veste àcarreaux, le manteau d'Hélène auquel il manquait un bouton et, bien rangée au fond à droite, sa paire de baskets qui semblait attendre des cadeaux de NoÎl.Pas de loup-garou, pas de vampire ni de violeur psycho-pathe dans ton placard ! Désolée ma vieille.Elle fut prise d'un fou rire et ne put s'arrêter qu'en réalisant qu'elle respirait à pleins poumons les vapeurs d'éther qui avaient envahi la pièce.La championne du monde du lancer de parapluie était une droguée !Elle se dit qu'il fallait mettre de l'ordre avant que Reynal n'arrive, car elle se voyait mal lui expliquer qu'elle s'était battue avec un parapluie parce qu'elle croyait qu'il y avait un monstre dans la penderie.Elle finissait de nettoyer les dég‚ts lorsqu'elle perçut un mouvement derrière elle.A genoux devant la paillasse, elle balayait les derniers morceaux de verre et tourna la tête, s'attendant à voir entrer le Dr Reynal.Ce qu'elle vit figea tous ses mouvements.Non, ce n'est pas possible ! Assis sur la table d'examen, le bébé la fixait.Marie-Josée se demanda si elle ne devenait pas folle.Cela ne pouvait être qu'un rêve ou une hallucination.Un nouveau-né de quelques heures ne peut pas s'asseoir, ne peut pas accommoder sa vision et vous regarder ainsi.Et pourtant Julien était assis sur la table et la dévi-sageait calmement, il la détaillait même.Elle vit ses yeux descendre le long de son corps, s'attarder sur l'échancrure de sa blouse, caresser son ventre plat pour finir par se fixer sur ses cuisses écartées par le mouvement qu'elle avait fait en se tournant vers la porte.Elle prit brutalement conscience de sa posture équivoque et se sentit rougir.Elle évoquait plus une esclave des îles offerte à son maître qu'une infirmière modèle occupée à faire du rangement.Elle voulut se relever, mais en fut incapable, comme si le regard salace de Julien ralentissait ses mouvements.Oui, c'est un regard de violeur ! Mon Dieu, non, c'est un bébé !Elle l‚cha sa pelle et sa balayette, sa tête lui semblait peser des tonnes, la pièce tournait autour d'elle, elle se sentait engluée et ne pouvait détacher ses yeux de ceux de l'enfant.Son pied glissa lorsqu'elle voulut se mettre debout et elle s'affala à quatre pattes.Sa blouse remonta encore plus haut.Les larmes aux yeux, elle essaya de bouger, mais elle était clouée au sol dans sa position humiliante par un pouvoir qui émanait de la chose assise sur la table.Elle baissa la tête pour échapper au regard de l'enfant et prit appui sur les mains, oubliant les morceaux de verre.La douleur lui permit de se ressaisir et elle parvint à se relever, les mains en sang.Elle rabattit sa blouse, se moquant éperdument des traînées rouges qu'elle faisait en la lissant contre ses jambes.Elle osa enfin regarder Julien en serrant son col comme si elle avait peur qu'il ne lui arrache ses vêtements.Le bébé avait pris une nouvelle pose incroyable: appuyé sur un coude, il avait croisé les jambes, et son pied se balançait au rythme d'une musique que lui seul semblait entendre.Haletante, couverte de sueur, Marie-Josée le fixait d'un air hébété, incapable de bouger, incapable de penser, tout juste consciente des vapeurs d'éther qu'elle respirait par la bouche à grandes goulées.Sans la quitter des yeux, Julien ramena ses jambes sous lui et, d'un mouvement souple, se mit debout.Marie-Josée poussa un faible gémissement, laissant retomber ses bras le long du corps.Julien se campa devant elle, les jambes écartées, et les poings sur les hanches.Ses lèvres frémirent et elle crut qu'il allait lui parler tant elle n'en était plus à une absurdité près.Mais, avec une lenteur effrayante, les lèvres s'étirèrent et Marie-Josée comprit que l'enfant lui souriait, non du sourire innocent et réflexe d'un nourrisson, mais du sourire sensuel d'un homme à une femme.Je suis folle, complètement folle, ça doit être l'éther que je respire.- Mais qu'est-ce que tu veux, espèce de salopard ?cria-t-elle en s'avançant vers lui.Elle n'entendit pas le verre craquer sous ses pieds, tant elle était folle de rage devant ce sourire narquois.Les idées les plus insensées lui traversèrent l'esprit.Gifler ce monstre, l'étrangler, s'enfuir en hurlant, se prosterner devant lui.Il lui sembla qu'une musique au rythme lourd remplissait la pièce.Elle eut une fugitive vision d'animaux sauvages tenus en laisse par des hommes brutaux habillés de cuir, elle crut entendre le fouet s'abattre sur la chair nue des esclaves, les cris des suppliciés et le grondement des brasiers.Tout son corps lui faisait mal et sa tête devenait de plus en plus lourde.Immobile, Julien la contemplait toujours de son air narquois.Il sortit une petite langue rose dont il se caressa les lèvres.Puis il éleva lentement le bras droit et tendit vers elle son minuscule index.Marie-Josée remarqua avec horreur que son ongle avait démesurément poussé, prolongeant le petit doigt d'une véritable griffe.De nouveau la musique caverneuse retentit à ses oreilles.Hypnotisée par ce bébé monstrueux qui la désignait comme une victime sacrificielle, elle avança encore d'un pas.Je suis promise à mon Dieu.Cette pensée folle ne la choqua pas et lui procura même une indicible sensation de bonheur.Hiératique, Julien la dominait de son regard brillant.Il prononça un mot dans une langue inconnue, d'une voix nasillarde qui jurait avec le ton d'autorité qui émanait de tout son être.Soudain il balaya l'air devant lui avec son bras tendu et son ongle acéré déchira la blouse et le soutien-gorge de l'infirmière, laissant une profonde entaille sur son sein.Marie-Josée ne broncha pas sous la douleur, restant droite et immobile face à son petit tortionnaire.Elle avait fermé les yeux et semblait partie dans un autre monde.Julien regardait en souriant le sein dénudé d'o˘perlait le sang à chaque pulsation de la gorge
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