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.C’est déjà arrivé à un de mes confrères, vers 1925.Il avait fourni à un mari trompé toutes les preuves de l’inconduite de sa femme.Il avait même précisé : demain, à telle heure, à tel endroit, les deux amants se rencontreront.Le mari est allé au rendez-vous et il a buté les deux tourtereaux.Mon confrère a eu toutes sortes d’ennuis et il est allé s’inscrire au chômage.Je ne voudrais pas que ça m’arrive.— Ça ne vous arrivera pas.— Je n’en sais rien.— Écoutez, fait Goldy, en transpirant de plus belle.Le ou les Russes avec lesquels nous aimerions savoir si Tchang-Pou est en relation, nous ne savons pas nous-mêmes de quel sexe ils sont.— Oh ! mais c’est encore plus délicat… encore plus dangereux.Goldy soupire :— Tant pis, monsieur Burma.Je ne puis vous en dire plus.Mais… vous m’aviez dit accepter.Je vois qu’il n’en est rien.— Mais si, ce que j’ai dit tient toujours.Seulement, comme cette affaire comporte un certain nombre d’incertitudes, susceptibles de me retomber sur le bec – incertitudes qui n’existent jamais, en général, dans les affaires que je traite –, je suis obligé de vous appliquer un tarif supérieur au tarif habituel de mes honoraires.— Ah ! oui ?— Eh oui.— Bien sûr, bien sûr.Eh bien, dites un chiffre, monsieur Burma.Je verrai si…— Une provision de deux cent mille ne me parait pas excessive.Il ne bronche pas.Hélène me jette un regard reconnaissant.Vous avez raison de vous montrer si exigeant, patron.C’est le seul moyen de vous débarrasser poliment de ce bonhomme.Les clients, pour le moment, on s’en fiche un tout petit peu.Avec le fric de la Loterie nationale…— Deux cent mille, fait Goldy, comme pour lui-même.Et c’est à son tour de se mettre à réfléchir, les sourcils froncés et ses belles mains étreignant son galure.Quand il a bien réfléchi, pesé le pour et le contre, il darde ses yeux gris sur les miens :— Entendu, il fait.Hélène soupire.Intérieurement, elle doit maudire le gars.Pour une fois qu’un avare aurait fait son blot.— Entendu, répète Goldy.Ce n’est pas au-dessus des moyens de mon ami.De toute façon, je crois pouvoir prendre sur moi d’accepter.Je m’arrangerai avec lui.Mais, évidemment… hum… je n’ai pas cette somme sur moi… Je n’aurais pas cru, n’est-ce pas… Toutefois, je vais vous laisser un substantiel acompte…Il sort un portefeuille rebondi de la poche intérieure de son veston, l’ouvre et dépose quatre-vingt mille balles sur mon burlingue.— Vous aurez les cent vingt mille autres au plus tard demain.Ça ira ?— Ça ira parfaitement.Je suis un peu surpris, de voir trimbaler comme ça des espèces, mais n’en laisse rien paraître.Après tout, son fric, c’est mieux qu’un chèque.Avec un chèque, on ne sait jamais.Mais ça me fait quand même tout drôle.Enfin, peu importe… Je rafle l’oseille :— Hélène !— Oui, m’sieu.— Donnez un reçu à monsieur Omer Goldy.Un reçu de quatre-vingt mille francs.Et préparez un papier pour le solde.— Oui, m’sieur.Elle s’installe à la machine à écrire et tape les documents en question.C’est du rapide.Elle est furibarde.Lorsqu’elle a fini, je vérifie les textes et je les passe à Goldy pour qu’il les signe.Il doit avoir les mains un peu moites.Avant d’attraper un stylo, il se les essuie à l’aide d’un mouchoir.Puis, il signe et s’en va.— Et voilà, je dis, dans un silence tragique.Hélène ne pipe pas.Elle s’est recloquée dans son fauteuil et boude.Je vois ça à la façon dont elle a tiré sa jupe sur les genoux.Si je veux me rincer l’œil, je n’ai qu’à m’adresser ailleurs.Je ressors de leur cachette pipe et fortifiant, m’en jette un derrière le bouton de col et allume ma bouffarde.Hélène ne dit toujours rien.Brusquement, elle explose :— Alors, c’est plus fort que vous, hein ? Qu’on gagne à la Loterie ou qu’on ne gagne pas, c’est pareil.Moi qui croyais qu’on allait prendre des vacances.Vous ne pouviez pas l’envoyer balader, ce Goldy ?— Il me plaît, moi.— Eh bien, moi, il me dégoûte.— Mais je l’espère bien, chérie.Manquerait plus que ça que vous en ayez le béguin.— Oh ! ça va.La barbe.Ça vous tient donc tant que ça l’envie de recevoir un coup sur le crâne ?— Quel coup sur le crâne ?— Le coup sur le crâne sans lequel aucune de vos enquêtes n’est complète.— Il n’y aura pas de coup sur le crâne.— Ça serait bien la première fois.Oh ! et puis, zut.Quel pigeon !— Qui donc ?— Ce Goldy.— Pas si pigeon que ça.Pas pigeon du tout, même, si vous voulez mon avis, chérie.— Pas pigeon ? Qu’est-ce qu’il vous faut, alors ? Vous lui demandez deux cents billets pour quelque chose qui en vaut à peine cinquante, et il accepte tout de suite.Et ce n’est pas un pigeon ?— Il n’a pas accepté tout de suite.Il a réfléchi.Réfléchi longuement.Il a soupesé si le jeu en valait la chandelle.C’est ce que je voulais savoir.Cracher deux cent mille tickets pour obtenir des renseignements sur des Chinois, Russes ou Turcs, mâles, femelles ou ambidextres, c’est de la rigolade.Mais ce ne l’est peut-être pas, s’il y a des millions au bout.On doit pouvoir miser deux cents billets… Ce Goldy, ma poule, si jamais il participe à un concours de mensonges, il est à peu près sûr de décrocher la timbale.Non qu’il soit très convaincant, mais enfin c’est un menteur…— Et de quoi croyez-vous donc qu’il s’agit, alors ?— De tout, sauf d’un ami dont le fils a des ennuis sentimentaux.J’ai demandé une forte somme exprès, pour voir sa réaction.Quoi qu’il en dise, ce micmac a un rapport avec sa profession.Diamantaire, ne l’oubliez pas.Les diamants, ça va chercher loin.Lui et son Chinois sont certainement embringués dans une combine de diamants.— Admettons.Qu’est-ce que ça peut vous faire ?— Moi, rien.— Alors, laissez tomber.Nous n’avons pas besoin des deux cents billets de Goldy pour bouffer.— Bouffer ! Et l’esprit, alors, qu’en faites-vous ?— Quel esprit ? Ah ! oui, l’intellect, le goût du mystère… se passionner pour le mystère ?— Pourquoi pas ?— Et le coup sur la tête ?— Ne me cassez plus les pieds avec le coup sur la tête.Il ne s’agit pas de la vôtre.S’il y a un coup sur la tête à recevoir, la mienne est là pour ça.J’ai une carte de priorité.Elle hausse les épaules :— Oh ! après tout, vous venez de le dire : c’est votre tête, pas la mienne.Et peut-être que vous aimez ça.Que ça vous procure des sensations rares.CHAPITRE IIUn peu plus tard, Hélène se calme [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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