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.Il aurait pu arrêter leurs ébats, mais Frère Loup n’avait pas encore envie d’affronter une vraie bataille.Il lui attrapa la patte arrière et la tira, tout en roulant hors de portée de ses crocs brillants.Il ignora l’odeur puissante de la colère paternelle ; une odeur qui disparut brusquement.Anna ne remarqua pas la présence de Bran.Ce dernier avait la capacité de disparaître dans les ombres comme s’il était un homme normal et non le Marrok.L’attention d’Anna était concentrée sur Charles, et Frère Loup se rengorgea à l’idée de passer avant le Marrok lui-même.Cela inquiéta l’homme car elle n’était pas entraînée à utiliser ses sens de louve : un jour, elle risquait de ne pas remarquer un danger qui lui serait fatal.Mais Frère Loup était sûr qu’ils pouvaient la protéger et il ne se préoccupa pas de ces inquiétudes, ramenant Charles au plaisir de leur jeu.Il entendit son père soupirer et se dévêtir, tandis qu’Anna s’enfuyait et que Charles la pourchassait autour de la maison.Les arbres de derrière lui servaient d’écran pour le tenir à distance quand il s’approchait trop.Ses quatre pattes griffues lui donnaient plus de prise que les bottes qu’il portait, et elle circulait plus vite entre les arbres.Il finit par la déloger, et elle s’élança autour de la maison, Charles à ses trousses.Elle passa le coin qui menait au jardin de devant et se figea à la vue de Bran, qui les attendait sous sa forme de loup.Charles réussit avec peine à ne pas lui rentrer dedans comme un train, mais il lui faucha les pattes tandis qu’il terminait sa course en glissade.Avant qu’il ait pu vérifier l’état d’Anna, un missile argenté l’atteignit, et le combat changea brusquement.Charles avait contrôlé l’action dans ses échanges avec Anna, mais avec son père il dut déployer tous ses muscles, sa vitesse et son cerveau pour empêcher les deux loups, le noir et l’argent, de lui faire manger la neige.Il finit allongé sur le dos, Anna sur ses jambes, tandis que les crocs de son père touchaient sa gorge en une menace simulée.— Très bien, dit-il tout en détendant son corps en signe de capitulation.Très bien, j’abandonne.Les mots étaient plus qu’une simple reddition.Il avait essayé.Mais la parole de l’Alpha faisait toujours loi.Il se soumit donc à la dominance de son père avec autant de docilité que les autres chiots de la meute.Le Marrok releva la tête et s’éloigna.Il éternua et s’ébroua pour ôter la neige tandis que Charles s’asseyait et faisait glisser ses jambes de sous Anna.— Merci, lui dit-il, et elle lui adressa un sourire joyeux.Il ramassa les vêtements sur le capot de la voiture de son père et ouvrit la porte de la maison.Anna bondit dans le salon et trottina dans l’entrée jusqu’à la chambre.Il jeta les vêtements de son père dans la salle de bains et, quand celui-ci fut entré à son tour, ferma la porte derrière sa queue à pointe blanche.Quand son père ressortit, le visage rougi par l’effort du changement, les yeux de nouveau noisette et humains, Charles avait préparé du chocolat chaud et de la soupe.Lui et son père ne se ressemblaient pas beaucoup.Charles avait hérité des traits de sa mère Salish alors que Bran était gallois jusqu’au bout des ongles.Il avait les cheveux blond-roux et des traits proéminents.D’ordinaire il arborait une expression faussement sérieuse, mais pas pour le moment.Malgré le jeu, Bran n’avait pas l’air heureux.Charles ne prit pas la peine de parler.Il n’avait d’ailleurs rien à dire.Son grand-père lui avait souvent dit qu’il faisait trop d’efforts pour déplacer les arbres quand un homme plus sage les aurait contournés.Son grand-père avait été homme-médecine et il aimait parler par métaphores.Il avait généralement raison.Charles tendit une tasse de chocolat à son père.— Ta femme m’a appelé la nuit dernière, déclara Bran sur un ton bourru.— Ah.Il l’ignorait.Anna avait dû appeler quand il était sorti pour oublier sa frustration.— Elle m’a dit que je ne t’écoutais pas, lui dit son père.Je lui ai répondu que je t’avais clairement entendu dire que j’étais idiot d’aller à Seattle pour rencontrer la délégation européenne.La plupart de la meute l’a entendu, elle aussi.La subtilité, c’est tout moi, songea Charles, préférant siroter son chocolat plutôt que d’ouvrir la bouche.— Et je lui ai demandé si tu avais l’habitude de te disputer avec lui sans raison valable, dit Anna d’un air jovial tandis qu’elle apparaissait derrière son père et frôlait Charles.Elle portait le pull marron préféré de Charles.Il lui arrivait à mi-cuisses, et dissimulait ses formes sous la laine couleur chocolat.Frère Loup aimait qu’elle porte ses vêtements.Elle aurait dû avoir l’air d’une clocharde, mais ce n’était pas le cas.Cette couleur accentuait la blancheur de porcelaine de sa peau et apportait des reflets profonds à ses cheveux châtain clair.Elle mettait aussi en valeur ses taches de rousseur qu’il adorait.Elle se percha sur le comptoir et ronronna de bonheur en saisissant le chocolat qu’il lui avait préparé.— Et ensuite elle a raccroché, dit son père d’un ton renfrogné.— Hmm, dit Anna [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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