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.Au-delà de l’étang, la grande maison vide se profilait dans le pâle éclat de la nuit neigeuse.Hodges fit le tour de la bâtisse et gagna l’espèce de préau fermé qui la reliait à la grange.Il tapa ses bottes contre le seuil pour en enlever la neige, poussa la porte et entra.Une fois à l’intérieur, il se dévêtit, sortit les papiers de la poche de son manteau et passa à la cuisine où il les posa sur la table, le temps d’aller se servir un verre à la bibliothèque.Le whisky qu’il avait dû abandonner au Fer à Cheval lui manquait cruellement.Il traversait la salle à manger quand des coups insistants frappés à la porte attirèrent son attention.Saisi, Hodges regarda sa montre.Qui pouvait bien venir le voir, à cette heure et par une nuit pareille ? Faisant demi-tour, il regagna l’entrée de service où, à l’aide d’une de ses manches, il essuya la buée sur un carreau de la porte vitrée.C’est à peine s’il put discerner la silhouette qui se tenait derrière.« Que se passe-t-il encore ? » grommela-t-il en tirant le verrou.Puis, ouvrant largement le battant, il ajouta, à voix haute cette fois : « Tout bien pesé, c’est tout de même une drôle d’idée de venir me voir.Surtout si tard.»Son visiteur resta muet.Hodges, qui le dévisageait, s’impatienta en sentant les flocons tourbillonner entre ses jambes : « Eh bien, décidez-vous, entrez.Je ne sais pas ce qui vous amène, reprit-il avec un haussement d’épaules en pivotant sur ses talons pour regagner la cuisine, mais n’attendez pas de moi que je joue les hôtes hospitaliers.Et refermez derrière vous.»Il atteignait la marche qui séparait l’entrée de la cuisine et s’apprêtait à se retourner pour vérifier que la porte était bien refermée quand, du coin de l’œil, il aperçut un objet brillant précipité dans sa direction.Instinctivement, il baissa la tête pour esquiver le coup.Ce mouvement lui sauva la vie, même si le long bout de métal plat lui entailla profondément la peau du crâne avant de rebondir sur son épaule et de lui casser la clavicule.À moitié assommé, Hodges se retrouva projeté à l’intérieur de la cuisine où il vint rudement heurter la table.Tant bien que mal, il parvint à se remettre sur ses pieds en s’agrippant au bord du meuble.Le sang qui pulsait à petits jets de la blessure ouverte rejaillissait sur ses papiers.Dans une tentative pour se retourner, il vit son agresseur se précipiter sur lui en brandissant dans sa main gantée une sorte de levier, une courte barre de fer aplatie à un bout.Hodges réussit à parer ce deuxième coup en s’accrochant au bras qui se levait pour le frapper.Mais l’arme improvisée entama profondément la base du cou.Le sang jaillit à gros bouillons des artères sectionnées.Obéissant à l’instinct qui lui soufflait de ne surtout pas lâcher prise, Hodges planta ses ongles dans l’avant-bras de l’assassin.Un troisième coup lui serait fatal, il le savait.Les deux hommes luttèrent un moment au corps à corps.S’écrasant contre les murs, renversant les chaises, bousculant des assiettes qui se cassaient avec fracas, ils menaient leur danse macabre en tournoyant autour de la cuisine.Le sang coulait, celui de l’agressé comme celui de l’agresseur.Ce dernier poussa un hurlement de douleur lorsqu’il parvint à s’arracher à la poigne du vieux médecin.Et la barre de fer qu’il n’avait pas lâchée s’éleva vers un zénith terrifiant avant de fondre sur l’avant-bras levé de Hodges.Sous la violence de l’impact, les os se brisèrent comme du bois mort.À nouveau la barre se leva pour frapper le malheureux.Rien ne pouvait plus dévier sa trajectoire, à présent, et elle vint s’abattre sur la tête nue de Hodges, écrasant au passage un fragment de sa boîte crânienne qui s’enfonça profond à l’intérieur du cerveau.Hodges s’écroula sur le carrelage.Grâce à Dieu, il ne sentait plus rien.1.SAMEDI 24 AVRIL« Nous allons arriver à un fleuve, lança David Wilson à sa fille Nikki, assise sur le siège passager à côté de lui.Tu sais comment il s’appelle ? »Nikki tourna ses yeux couleur d’ambre vers son père tout en repoussant une mèche qui lui tombait sur le front.La claire lumière du soleil qui inondait le pare-brise éclairait ses prunelles de paillettes dorées assorties aux reflets de miel de ses cheveux.« Comme fleuves, je ne connais que le Mississippi, le Nil et l’Amazone, répondit Nikki.Mais ça ne peut pas être un de ces trois-là puisque aucun d’entre eux ne coule en Nouvelle-Angleterre.Donc, je ne sais pas.»David et sa femme Angela ne purent s’empêcher de pouffer.« Qu’est-ce que ça a de si drôle ? » s’enquit Nikki, l’air indigné.David et Angela échangèrent un regard de connivence dans le rétroviseur.Les réflexions de Nikki témoignaient souvent d’une maturité étonnante pour une petite fille de huit ans.Cette marque d’intelligence leur rendait l’enfant d’autant plus attachante, bien sûr, mais comment auraient-ils oublié que sa précocité était en partie liée à ses problèmes de santé ?« Qu’est-ce qui vous fait rire ? insista Nikki.– Demande à maman de t’expliquer, dit David.– Non, non, protesta Angela.Papa le fera aussi bien que moi.– Vous exagérez, protesta Nikki.Ce n’est pas juste.Mais vous pouvez rire, ça m’est bien égal.Je trouverai le nom de cette rivière toute seule.»Se penchant en avant, elle s’empara de la carte rangée dans la boîte à gants.« On est sur l’autoroute 89, lui dit son père.– Je sais ! Ce n’est pas la peine que tu m’aides.– Excuse-moi, répliqua David avec un sourire [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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