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.Toute tentative est vite avortée dès lors que les reproches à peine voilés de Tina finissent par embarrasser Kokko que sa vie et son corps embarrassent déjà assez comme ça.Sa vie, « ce moment qui semble brutal, cafardesque, comme un endroit où il fait trop frais, alors que la vie ça devrait être plein de fougue, plein d’énergie, ça devrait foncer avec des situations compliquées mais d’où on se sort.» Son corps, celui d’une grande fille balourde qui ressemblerait à un fauteuil.Une fille de vingt-cinq ans toujours en train de déguerpir, de fuir un peu tout le monde et beaucoup soi-même.Et les personnages masculins, dans tout ça ? Silencieux, en demi-teinte ou absents.Ecrasés par ces filles du Nord au bord de la crise de nerfs.Vu sous l’angle cocasse de Riikka Ala-Harja, cela donne un roman dépoussiéré à force d’audaces et d’une narration déroutante.À commencer par la structure éclatée du récit qui s’articule autour de très courts chapitres, aussi courts que leur titre est à rallonge, roman qui use à bon escient de l’ellipse et se garde bien d’être explicite.Y alternent retours en arrière et projections mentales, poésie et ironie, pudeur et désinvolture.Plus ça cafouille dans les méninges de Kokko, et plus ça déménage.Chez Riikka Ala-Harja, on reconnaît les honnêtes gens à ce qu’ils font preuve d’une plus grande maladresse que les autres.RETOUR A LA TABLE DES MATIÈRESJorge AMADO - Bahia de tous les saints1935BiographieEst-il né à Itabuna, Ilheus ou Ferradas ? Après tout, qu’importe.En revanche, ce dont on est certain, c’est que Jorge Amado vécut près d’une plantation de cacao.Ce qui a son importance.Né le 10 août 1912, ce voyageur aura traversé le siècle dernier en luttant autant qu’en écrivant, pour s’éteindre le 6 août 2001.À Bahia, État du Nordeste brésilien, il trouve la première source de son inspiration.Terre nourrie d’histoire lusitanienne et de combats syndicaux.Terre plantée de combats politiques.En 1931, après quelques fugues, Jorge Amado débarque à Rio de Janeiro afin d’y étudier le droit.Mais il y découvre le journalisme.Il publie, aussi.Raconte l’univers des laissés-pour-compte et des travailleurs, des populations noires et mulâtres.Son engagement politique, très à gauche, déplaît au pouvoir.Le voilà emprisonné.Ses livres sont interdits : ils dénoncent le capitalisme sauvage, l’exploitation, l’esclavage moderne.Les critiques le comparent à un Émile Zola d’Amérique du Sud.Il sillonne le Brésil, ce pays grand comme un continent, et ramène de ses pérégrinations des reportages incisifs, décapants.En 1940, Getulio Vargas prend de force le pouvoir et instaure une dictature.Jorge Amado s’exile en Argentine et attendra cinq ans avant de s’autoriser à revenir sur ses terres, à Bahia.Il s’encarte alors au Parti communiste, se fait élire député de Sâo Paulo, fait entendre la voix du peuple et publie les Chemins de la faim.Trois ans plus tard, le P.C.brésilien interdit, Jorge Amado s’exile une nouvelle fois.Direction Paris.Il se lie d’amitié avec Pablo Picasso et Louis Aragon, part à Prague et à Moscou, reçoit le prix Lénine.Devenu docteur en droit, il ne retrouve le Brésil qu’en 1953 après avoir écrit Les souterrains de la liberté.Ses exils lui ont donné le goût des voyages.Alors il multiplie les déplacements sur tout le continent sud-américain, livre des reportages, des récits et, en 1956, décide de se consacrer définitivement et exclusivement à la littérature.Écrivain apprécié du peuple, ses thèmes de prédilection, à savoir l’émancipation et l’histoire des luttes, donnent à son œuvre, multiple, un relief éminemment politique.Fait commandeur de la Légion d’honneur par François Mitterrand en 1989, Jorge Amado n’aura pas eu l’occasion de son vivant de savourer l’élection d’un syndicaliste de gauche, le socialiste Lula da Silva, à la présidence de la République brésilienne en 2002.Ni sa réélection quatre ans plus tard.ContexteRattacher Jorge Amado à l’école moderniste brésilienne est trop réducteur.Il a ouvert une voie qui lui est propre.Reste que son art maîtrisé aurait pu lui permettre d’explorer d’autres chemins.Il a commencé, entre 1931 et 1937, par décrire les bas fonds des communautés de son enfance, celles qui l’ont vu grandir et se construire
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