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.Pour un coup fourré, c’est un coup fourré, non ? Enfin, dans la vie, il faut savoir accepter les déconvenues.Après une heure d’exploration, je prends le chemin du retour.Et c’est alors que ma bonne étoile se met à briller.A deux kilomètres six cent vingt-sept mètres et quatre-vingt-douze centimètres de Rolleboise, qu’aperçois-je, au bord du chemin ? Ça y est : vous avez déjà deviné, petits futés.Noix mais astucieux, hein ? Oui, c’est la DS noire (j’ai un copain de la Poule qui a une DS thé).Elle est sur le bas-côté et mes deux donzelles regardent le pneu à plat avec une grande affliction.La plus jeune tient un cric à la main.C’est pas un cric du cœur ! Elle a l’air désespéré d’une planche à repasser à laquelle on offrirait un soutien-gorge.C’est, de toute évidence, la première fois qu’elle se trouve devant un problème aussi épineux.Elle ne sait pas si on doit placer le cric debout, à l’envers, de profil, sous la pédale de débrayage ou dans la boîte à gants.Ça la rend perplexe, cette gentille.Et c’est fortement dommage vu qu’elle est plutôt pas mal de sa personne.Je vous ai dit qu’elle était blonde, n’est-ce pas ? Ai-je précisé qu’elle l’était comme les blés mûrs ? Non, car j’évite les clichés en général, la puissance de mon style se passant fort bien de ces accessoires.Elle a de beaux yeux veloutés, dans les vert Nil, une bouche extrêmement charnue, faite pour dire oui (et pour en supporter les conséquences) et une poitrine comme j’en souhaite une à toutes les femmes et même à quelques hommes pour peu qu’ils veuillent faire carrière chez Mme Arthur.La vioque, par contre, est plus vioque encore que je ne l’imaginais.Autour de ses yeux, les rides se marchent sur les pieds.Elle a les bajoues un peu flasques, les lèvres molles et si elle était trop jeune pour servir en qualité de cantinière pendant la guerre de 70, du moins était-elle trop vieille pour le faire à celle de 14-18.— Des ennuis, mesdames ? fais-je en stoppant à leur niveau.Le regard de reconnaissance que me propulse la fille au cric ferait déraper un rouleau compresseur.J’utiliserais une ligne à haute tension comme hamac que ça ne me ferait pas le même effet.— Nous sommes à plat, dit-elle.— Un instant, fait le San-A., très doctoral en stoppant sa brouette un peu plus loin.Je reviens, vif comme le papillon du matin vers les naufragées.— Donnez-moi cela, fais-je en lui prenant le cric.En deux coups de cuillère à pot (d’échappement), j’ai réparé le désastre.Ces dames me roucoulent des remerciements.Monica Mikaël (la plus vioque) a son rouge labial qui ressemble à une glace framboise qui s’est attardée au soleil.Quand je pense que le Vioque m’a donné l’ordre de me farcir cette relique, j’en ai des frissons dans les endosses.Je suis pas du genre chichiteux, notez bien.Et c’est pas parce qu’une dame a du carat que je la branche fatalement sur les services de la voirie municipale, oh que non ! Des mêmes, j’en ai piloté au septième ciel sans prendre l’escalier de service, croyez-le bien !Mais celle-là est duraille à encadrer.Pour la grimper il faut drôlement se raconter des histoires.Et pas les Contes de Perrault je vous jure ! Du croustillant ! Le Kama Sutra, Gamiani, les Mémoires du garde champêtre amoureux, les Confidences d’une femme de chambre, les Souvenirs de la sœur Lanturlu, les Polissonneries de M.le comte et les Ebats d’une jeune fille volage.Toute la bibliothèque rose-ballet, quoi ! Ça aide !— Nous ne savons pas comment vous remercier, qu’elles font en chœur, ces merveilles.En matant la petite blonde.je sais comment elle pourrait me remercier.En considérant la vioque je sais aussi : elle, ce serait en me refilant vingt balles.— Je vous en prie, coupé-je, trop heureux d’avoir pu vous rendre service ; seulement vous n’avez plus de roue de secours, vous allez loin ?— A Moisson.Je me paie un émerveillement de l’hémisphère Nord.— Pas possible ! moi aussi, exulté-je.Voilà ce que nous allons faire : vous roulez et je vous suis.De cette manière, si par hasard vous creviez de nouveau, je pourrais toujours aller faire réparer votre roue.Re-roucoulements.— Ce serait bien un comble si nous crevions encore ! déclare Monica Mikaël.M’est avis que ce serait assez dans ses emplois.— Madame, déclamé-je, les crevaisons se produisent fréquemment en série [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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