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.Flammechant se sentit un peu moins coupable.— Je… t’aide à te sentir plus libre seulement en étant comme je suis ? Dans ce cas, peut-être vais-je devenir plus exigeant !Le kestra’chern rit aux éclats.Les deux griffons, curieux de nature, passèrent la tête dans la salle d’eau.— Pourquoi ces rires ? demanda Treyvan.Les casseroles sont si amusantes ?— Ça dépend qui les nettoie, vieil oiseau, répondit Renardargent.Vous êtes prêts à partir ?— Maintenant que d’autres sont arrivés pour vous aider, oui, dit Hydona.Si j’étais jeune et sans attaches, je resterais, mais…— Mais rien, coupa Flammechant, conscient que son amie avait peur qu’il lui demande de rester.Vos petits ont bien plus besoin de vous que nous.Nous vous sommes déjà très reconnaissants d’être venus.— Quand le gardien de l’histoire sera là, nous ne vous servirons plus à rien, admit Treyvan.Il saura lire les inscriptions bien mieux que nous.Flammechant comprit que les griffons se désolaient de n’avoir pas pu déchiffrer les textes anciens découverts dans la Tour.Pour eux, c’était un échec personnel.Ils avaient pensé que le clan k’Leshya, dont les individus revendiquaient le nom de Kaled’a’in, avait gardé une forme plus pure de leur langue d’origine que leurs cousins tayledras ou shin’a’in.D’autant plus que les k’Leshya, depuis la fin des Guerres Magiques, avaient vécu parmi les Haighlei, un peuple qui refusait tout changement.Mais ils avaient eu tort.Si les Haighlei détestaient les changements, ce n’était pas le cas des Kaled’a’in, et ils avaient fait évoluer leur langue au même titre que les Tayledras et les Shin’a’in.Peut-être pas aussi radicalement, mais assez pour que le langage utilisé dans la Tour soit aussi opaque pour les griffons que pour Flammechant et Lo’isha.Néanmoins, il existait parmi les pionniers kaled’a’in un individu qui notait tout ce qui advenait dans la colonie, et dont le passe-temps était l’étude des anciens registres.Alors, même si cet historien n’était pas aussi doué que ses prédécesseurs – ceux des débuts de Griffon Blanc – il s’était porté volontaire pour venir les aider, et il devrait pouvoir faire du meilleur travail que les griffons.En théorie.Or, la théorie, dans cette situation, s’était souvent révélée fausse.— Je suis désolé de vous voir partir, continua Flammechant.Mais vous avez été très patients.Je sais que les griffons ne sont pas à l’aise sous terre.Hydona ne dit rien, mais Treyvan frissonna.— Ça n’a pas été facile, avoua-t-il.Je n’aurais jamais pu tenir tout ce temps si je n’avais pas su que le grand Skandranon avait posé les pattes ici.Flammechant hocha la tête.Il n’y avait pas si longtemps, il aurait employé le même ton respectueux pour parler de visiter la Salle de la Pierre-Cœur du palais de Haven, où avait travaillé son ancêtre Vanyel.C’était avant que ce même ancêtre l’ait kidnappé et propulsé au cœur des problèmes du royaume de Valdemar.Aujourd’hui, il avait sans doute une vision un peu plus amère des « ancêtres honorés ».Oh, qu’ils gardent leurs illusions.Il est peu probable que Skandranon vienne fourrer son nez dans nos affaires ! S’il devait se montrer, comme Vanyel, il serait déjà là.Si ça les a aidés à supporter la sensation d’être enterrés vivants, pourquoi pas ?De plus, Skandranon était mort paisiblement, à un âge très avancé, entouré de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants.Il n’était fait mention nulle part, dans sa légende, d’une forêt hantée où il se passait de drôles de choses.Et plusieurs de ses descendants étaient devenus eux-mêmes des légendes.Flammechant ne pouvait s’empêcher de se demander ce que son ancêtre Vanyel mijotait.Ils n’avaient plus entendu parler de lui depuis qu’ils avaient mis un terme à la double menace représentée par Fléaufaucon et Ancar.Pourtant, Vanyel devait avoir récupéré de l’effort qu’il avait fourni pour défaire le Réseau.Et ce même Vanyel, en possession de toute sa puissance, avait réussi à arracher le contrôle d’un Portail qu’il n’avait pas ouvert pour transporter cinq humains, quatre griffons, un dyheli, deux Compagnons et deux oiseaux liges.Et sur une distance incroyable : d’un point situé à la lisière des Plaines de Dhorisha au cœur de la Forêt des Soupirs, au nord de Valdemar.Alors, qui pouvait dire de quoi il était capable ?Je crois savoir pourquoi il n’a pas affronté Fléaufaucon lui-même… Je n’aurais pourtant pas donné cher de Fléaufaucon si Vanyel – sans parler de Yfandes et de Stefen – s’était occupé de lui.— Devons-nous comprendre que vous restez ? demanda Treyvan.Flammechant et Renardargent acquiescèrent en chœur, mais ce fut ce dernier qui répondit.— C’est pour ça qu’une légion de Promis à l’Épée a défilé avec toutes sortes de choses.Nous venons de prévenir Karal, qui n’était jamais réveillé assez longtemps pour participer aux conversations.Les Kal’enedral ont dit que nous avions eu de la chance de ne pas rencontrer de tempête en venant, et que nous ne pouvons pas espérer en avoir autant en repartant maintenant.Or, si nous étions coincés, il nous faudrait faire comme les Shin’a’in : creuser un trou pour ne pas mourir gelés et y passer l’hiver.Et une fois que la piste a été effacée par les intempéries, pas moyen de la retrouver.« Tout bien considéré, si je dois être piégé quelque part, autant que ce soit ici, où nous pouvons continuer de nous rendre utiles.Je vais chercher des portes dérobées et des passages secrets pendant que les autres essaieront de définir les effets de la vague d’annulation que nous avons provoquée, et combien de temps ils dureront.— Je crois que vous agissez sagement, répondit Treyvan.Karal ne survivrait pas au voyage de retour, et encore moins à une tempête [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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