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.Et je suis folle de t’écouter.Mais c’est d’accord.Tavi laissa doucement retomber sa tête contre celle de la jeune femme.— Merci.— Je me réserve le droit de changer d’avis, bien sûr.— Bien sûr, répondit Tavi, laissant un sourire fatigué se dessiner sur ses lèvres.(Il prit une grande inspiration et rassembla ses forces.) Bien.J’essaie une dernière fois d’invoquer cette furie de roche, et ça ira pour aujourd’hui.— Non, répliqua Kitaï d’un ton sans appel.Ça suffit pour aujourd’hui.Des choses bien plus urgentes requièrent ton attention.Tavi la regarda d’un air déconcerté.— Et quoi donc ?D’un simple mouvement d’ondulation de son dos et de ses bras, Kitaï ôta sa tunique blanche et pressa sa peau nue contre le torse de Tavi.Elle enroula les bras autour de son cou et approcha ses lèvres des siennes pour y déposer un baiser brûlant.Tavi émit un faible son de protestation, mais le parfum de la jeune femme, un mélange de fleurs sauvages et de trèfle écrasés où perçait une note de savon, lui parvint aux narines et submergea ses sens, tandis que la passion brûlante de son baiser, la chaleur de sa bouche et de ses mains empressées le rendaient incapable de faire autre chose que de répondre à ses caresses.Soudain, Tavi ne trouva plus aucune raison valable de dissuader la jeune Marate, et il ne se rappelait d’ailleurs plus que très vaguement pourquoi il avait essayé d’en trouver une.Il glissa les mains autour de sa taille, caressant la peau chaude, douce et pâle de son dos nu, traçant du bout des doigts les contours de ses muscles fins et puissants, et il lui rendit son baiser avec une ardeur croissante.Kitaï laissa échappa un petit gémissement de désir et lui arracha presque littéralement sa chemise.Elle le poussa dans l’herbe épaisse mais, se servant de l’élan de sa chute, il tourna sur lui-même pour la coincer sous lui.Avec un petit rire malicieux et sensuel, elle se cambra à sa rencontre tandis qu’il l’embrassait de nouveau.Elle fit glisser ses mains vers les épaules de Tavi avant de les laisser redescendre en faisant courir ses ongles sur sa peau, lui procurant une sensation si délicieusement intense et enivrante qu’il ne vit la légionnaire de cavalerie qui approchait que lorsque les bottes de celle-ci apparurent à un mètre de son nez.Tavi poussa un glapissement et se sentit rougir de la tête aux pieds.Attrapant en hâte sa tunique, il se redressa avec la quasi-certitude qu’il n’allait pas tarder à mourir de honte.Kitaï resta un moment alanguie dans l’herbe, visiblement peu préoccupée par sa propre nudité, et laissa échapper un petit soupir plein de regret avant de commencer à se redresser elle aussi.— Salut, Enna.— Bonjour, Kitaï, répondit la cavalière.Comme Kitaï, elle était vêtue de bottes et d’un pantalon à l’aléréenne, et arborait par ailleurs une cotte d’armes en cuir inspirée de l’armure des légions.Et comme elle, ses cheveux étaient coupés en une longue crinière qui flottait librement dans son dos, à la différence que les siens étaient teints d’un bleu éclatant.Vétérane du Clan des Chevaux, la Marate tenait nonchalamment une lance de cavalerie à la main et leur souriait, debout devant eux.— Vous n’êtes pas obligés d’arrêter parce que je suis là, vous savez.Il est temps que je puisse examiner d’un peu plus près cet Aléréen que tu as choisi.Kitaï lui rendit son sourire.— Veille à ne faire que regarder.Enna pencha la tête pour étudier Tavi avec une franchise qui accomplit l’impossible : le mettre encore plus mal à l’aise qu’il l’était déjà.— Est-il toujours si rose ? demanda Enna.Ou bien est-ce seulement quelque chose qu’il fait pour t’amuser ?— Par les Corbeaux ! grommela Tavi en renfilant sa tunique avec des gestes brusques.Kitaï éclata de rire puis répondit :— Il m’amuse constamment, cousine.Enna se rembrunit.— Mais ce n’est pas un cheval.— Personne n’est parfait, répondit doucement Kitaï.Tavi s’éclaircit la voix et s’efforça de se rappeler qui était le capitaine de cette légion.— Centurion, dit-il en prenant le ton calme et posé qu’il utilisait toujours dès lors qu’il s’agissait d’affaires militaires
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