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.Agé d'un peu plus de cinquante ans, la silhouette mince, le cheveu brun et clairsemé, Jason posait sur le monde un regard délavé.Il voyageait beaucoup, parlait vaguement d'investissements en Extrême-Orient et aimait les belles choses.Ornée de magnifiques tapis persans, de meubles anciens, de tableaux de maîtres et de délicats objets d'art, sa maison était un régal pour les yeux.Hôte exceptionnel, Jason recevait avec faste, et était en retour invité par la haute et la moins haute société, et par les gens simplement fortunés.Cultivé et plein d'esprit, il se targuait d'une vague parenté avec les Astor d'Angleterre, mais la plupart de ses relations voyaient là un pur produit de son imagination.Elles reconnaissaient par contre qu'il était original, assez mystérieux et merveilleusement séduisant.Ce qu'elles ignoraient en revanche, c'est que Jason était un voleur.Personne ne semblait jamais s'étonner qu'après un laps de temps raisonnable, pratiquement toutes les maisons où il avait été reçu étaient cambriolées par quelqu'un qui possédait une méthode apparemment infaillible pour court-circuiter les systèmes d'alarme.La seule difficulté pour Jason était de pouvoir emporter le fruit de ses expéditions.Les objets d'art, les sculptures, les bijoux et les tapisseries avaient sa préférence.Une ou deux fois seulement dans sa longue carrière, il avait raflé le contenu entier d'une propriété.Cela avait demandé une organisation élaborée, et l'aide de déménageurs sans scrupules pour charger le camion qui se trouvait en ce moment dans le garage d'une résidence secrète dans une partie reculée des Catskill.Là, sous une autre identité, il était connu de ses rares voisins comme un solitaire, un ours.Personne d'autre que la femme de ménage et des réparateurs n'avait jamais poussé la porte de sa retraite campa-gnarde, et ni la femme de ménage ni les réparateurs n'avaient la moindre idée de la valeur des trésors qu'elle contenait.Si sa maison d'Alpine était meublée avec un goût exquis, celle des Catskill était fabuleuse; c'était là que Jason abritait les fruits de ses cambriolages dont il n'aurait pu supporter de se séparer.Chaque pièce de mobilier était une splendeur.Un Frederic Remington occupait le mur de la salle à manger, au-dessus du buffet Sheraton, sur lequel étincelait un vase de Peachblow.Tout ce qui se trouvait à Alpine avait été acheté avec le produit de la vente de certains objets volés.Jason n'y conservait rien qui puisse attirer l'attention de quelqu'un susceptible de reconnaître une pièce de mobilier.Cela lui permettait de dire avec assurance et naturel: " Oui, c'est très beau, n'est-ce pas ? Je l'ai acquis lors d'une vente chez Sotheby l'année dernière." Ou: " Je me suis rendu dans le comté de Bucks lorsque les biens des Parker ont été vendus aux enchères."Jason avait commis une seule erreur, dix ans auparavant, quand sa femme de ménage d'Alpine avait fait tomber le contenu de son sac.En ramas-sant ses papiers, elle avait oublié une feuille de carnet où étaient notés les codes des alarmes de quatre propriétés.Jason les avait relevés, replaçant la feuille avant que la femme ne s'aperçoive de sa disparition.Ensuite, incapable de résister à la tentation, il avait cambriolé les quatre maisons: les Ellot, les Ashton, les Donnatelli.Et les Reardon.Jason avait bien failli se faire prendre lors de cette horrible nuit.Mais il y avait des années de cela, et Skip Reardon était en prison, ses tentatives de recours ayant à chaque fois été rejetées.Ce soir, la réception battait son plein.Jason accepta en souriant les compliments chaleureux d'Alice Bartlett Kinellen." J'espère que Bob va pouvoir venir, lui dit Jason.-Oh, il viendra.Je ne lui conseille pas de me faire faux bond."Alice était une jolie blonde qui ressemblait à Grace Kelly.Malheureusement, elle n'avait ni le charme ni la vivacité de la princesse.Alice Kinellen était froide comme la glace.Et aussi ennuyeuse que possessive, se dit Jason.Comment Kinellen pouvait-il la supporter ?" Il dîne avec Jimmy Weeks, confia Alice entre deux gorgées de champagne.Il est plongé jusque-là dans ce procès." Elle fit mine de se trancher le cou." Eh bien, j'espère que Jimmy viendra aussi, dit Jason avec sincérité.Je le trouve très sympathique." Mais il savait que Jimmy ne viendrait pas.Weeks n'avait pas assisté à une seule de ses soirées depuis des années.En fait, il avait évité Alpine après le meurtre de Suzanne Reardon.Onze ans plus tôt, Jimmy Weeks avait fait la connaissance de Suzanne à un dîner chez Jason Arnott.Mercredi 25 octobreFrank Green était visiblement contrarié.Le sourire qu'il arborait si volontiers pour montrer la blan-cheur récente de ses dents avait déserté son visage tandis qu'il regardait Kerry, assise en face de lui de l'autre côté de son bureau.Je devais m'attendre à cette réaction, pensa-t-elle.J'aurais dû savoir que Frank, plus que tout autre, refuserait de voir remis en question le procès qui a fait sa renommée, surtout en ce moment où l'on parle de plus en plus de sa candidature au poste de gouverneur.La nuit dernière, après avoir lu le dossier de presse concernant l'affaire du " meurtre aux roses rouges ", Kerry était montée se coucher, hésitant encore sur la façon d'aborder le Dr Smith.Devait-elle aller le trouver, lui parler de but en blanc de sa fille, lui demander pourquoi il recréait son visage chez d'autres femmes ?Il était prévisible qu'il la jetterait dehors et nierait tout en bloc.Skip Reardon avait accusé le docteur de mensonge lorsqu'il avait témoigné au sujet de sa fille.Aujourd'hui, après tant d'années, Smith n'admettrait certainement pas avoir menti.Et même s'il avait menti, la question la plus importante était de savoir pourquoi.Avant de s'endormir, elle avait finalement décidé qu'elle commencerait par questionner Frank Green, qui avait instruit l'affaire.Maintenant qu'elle venait d'expliquer à Green la raison de son intérêt pour le procès Reardon, il était évident que sa question:" Croyez-vous possible que Charles Smith ait menti lors de son témoignage contre Skip Reardon ? "n'allait pas lui attirer une réponse très utile, ni même amicale." Kerry, dit Green, Skip Reardon a tué sa femme.Il savait qu'elle le trompait.Le jour même où il l'a assassinée, il était allé trouver son comptable pour savoir combien lui coûterait un divorce, et il est devenu fou de rage en apprenant qu'il en aurait pour un paquet de dollars.C'était un homme riche, et Suzanne avait renoncé à une carrière lucrative de mannequin pour devenir femme au foyer.Il aurait dû lui verser une fortune [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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