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.La patronne obéit, et lava ensuite les tables, les bancs : tout devint propre.Le lendemain matin, le filleul dit adieu à la patronne et poursuivit sa route.Il marcha, il marcha, et arriva dans une forêt.Il vit des moujiks occupés à façonner des jantes.Le filleul s’approcha, et vit les moujiks tourner ; et la jante ne se façonnait pas.– Que Dieu vous aide ! dit-il.– Que le Christ te sauve ! dirent-ils.Le filleul regarda, et vit que le support, n’étant pas assujetti, tournait avec la jante.Le filleul regarda et dit :– Que faites-vous donc, frères ?– Mais voilà : nous ployons des jantes.Et nous les avons déjà deux fois passées à l’eau bouillante ; nous sommes exténués, et le bois ne veut pas ployer.– Mais vous devriez, frères, assujettir le support : car il tourne en même temps que vous.Les moujiks obéirent, assujettirent le support, et tout marcha bien.Le filleul passa une nuit chez eux, et continua sa route.Il marcha toute la journée et toute la nuit.À l’aube, il rencontra des bergers.Il se coucha auprès d’eux, et vit qu’ils étaient en train de faire du feu.Ils prenaient des brindilles sèches, les allumaient, et sans leur donner le temps de prendre, mettaient par-dessus de la broussaille humide.La broussaille se mit à siffler en fumant, et éteignit le feu.Les bergers prirent de nouveau du bois sec, l’allumèrent, et remirent de la broussaille humide ; et le feu s’éteignit de nouveau.Longtemps les bergers se démenèrent ainsi, sans pouvoir allumer le feu.Et le filleul dit :– Ne vous hâtez pas de mettre de la broussaille, mais allumez d’abord bien le feu, donnez-lui le temps de prendre ; quand il sera bien enflammé, alors mettez de la broussaille.Ainsi firent les bergers.Ils laissèrent le feu prendre tout à fait, et mirent ensuite de la broussaille.Le bois flamba et pétilla.Le filleul resta quelque temps avec eux, et poursuivit sa route.Il se demandait pourquoi il avait vu ces trois choses, il n’y pouvait rien comprendre.IXLe filleul marcha, marcha ; une journée passa.Il arriva dans une forêt ; dans la forêt, un ermitage.Le filleul s’approcha et frappa.Une voix de l’intérieur demanda :– Qui est là ?– Un grand pécheur.Je vais racheter les péchés d’autrui.Le vieillard sortit et demanda :– Quels sont ces péchés d’autrui que tu as sur toi ? Le filleul lui raconte tout : et l’ourse avec ses oursons, et le trône dans le salon scellé, et ce que son parrain lui a ordonné, et ce qu’il a vu dans les champs, les moujiks poursuivant le veau et fouillant le blé, et comment le veau est allé de lui-même vers sa maîtresse.– J’ai compris, dit-il, qu’on ne peut pas détruire le mal par le mal : mais je ne peux pas comprendre comment il faut le détruire.Apprends-le-moi.Et le vieillard dit :– Mais dis-moi, qu’as-tu vu encore sur la route ?Le filleul lui parle de la baba de l’isba, comment elle nettoyait ; des moujiks, comment ils ployaient la jante ; et des bergers, comment ils faisaient du feu.Le vieillard écoutait.Il retourna dans son ermitage, et en rapporta une hachette ébréchée.– Viens, dit-il.Le vieillard s’avança vers une petite clairière, devant l’ermitage, et, montrant un arbre :– Abats-le, dit-il.Le filleul abattit l’arbre, qui tomba.– Fends-le en trois, maintenant.Le filleul le fendit en trois.Le vieillard entra de nouveau dans l’ermitage et en rapporta du feu.– Brûle, dit-il, ces trois morceaux de bois.Le filleul fit un feu, et les brûla.Il en restait trois charbons.– Enfouis maintenant les trois charbons dans la terre.Comme cela.Le filleul les enfouit.– Vois-tu la rivière au pied de la montagne ? Vas-y puiser de l’eau dans ta bouche, et arrose.Ce charbon, arrose-le ainsi que tu as appris à la baba ; celui-ci, arrose-le ainsi que tu as appris aux charrons, et celui-là, arrose-le comme tu as appris aux bergers.Quand tous les trois pousseront, et que de ces charbons sortiront trois pommiers, alors tu sauras comment il faut détruire le mal.Cela dit, le vieillard rentra dans son ermitage.Le filleul réfléchissait, réfléchissait ; il ne pouvait comprendre ce que lui disait le vieillard.Et il se mit à faire comme il lui était ordonné.XIl regarda autour de lui, aperçut des croûtons et mangea.Il trouva une pioche, et se mit à creuser une fosse pour le vieillard.La nuit, il portait l’eau pour arroser, et, dans la journée, il creusait la fosse.Ce ne fut que le troisième jour qu’il acheva la fosse.Il allait l’enterrer quand arrivèrent du village des gens qui apportaient à manger au vieillard.Ils apprirent que le vieillard était mort après avoir béni le filleul.Ils aidèrent le filleul à enterrer le vieillard, laissèrent du pain, promirent d’en apporter encore : puis ils partirent.Il resta, le filleul, à vivre à la place du vieillard ; il y vécut, se nourrissant de ce que les gens lui apportaient ; et il continuait à exécuter les prescriptions du vieillard, puisant de l’eau à la rivière, et arrosant les charbons.Le filleul vécut ainsi une année.Beaucoup de gens commençaient à le visiter.Le bruit se répandit que dans la forêt demeurait un saint homme qui faisait son salut et arrosait avec sa bouche des morceaux de bois brûlé.On se mit à le visiter, lui demander des conseils et des avis.De riches marchands venaient aussi chez lui et lui apportaient des cadeaux.Le filleul ne prenait rien pour lui, sauf ce dont il avait besoin ; et ce qu’on lui donnait, il le distribuait aux pauvres.Et le filleul passait bien son temps : la moitié du jour, il portait dans sa bouche de l’eau pour arroser les charbons, et, l’autre moitié, il se reposait et recevait les visiteurs.Et le filleul se mit à croire que c’était ainsi qu’il devait vivre, ainsi qu’il détruisait le mal et rachèterait le péché.Le filleul vécut de la sorte une seconde année, et il ne passait pas un seul jour sans arroser, et pourtant pas un seul charbon ne poussait.Un jour, étant dans son ermitage, il entendit un cavalier passer en chantant des chansons.Le filleul sortit voir qui était cet homme ; il vit un homme jeune et fort.Ses habits étaient beaux, beaux le cheval et la selle.Le filleul l’arrêta et lui demanda qui il était, et où il allait.L’homme s’arrêta.– Je suis un brigand, dit-il, je vais par les chemins, je tue les gens.Plus je tue, plus gaies sont mes chansons.Le filleul effrayé pensa : « Comment chasser le mal de cet homme ? Il est facile de parler à ceux qui viennent chez moi se repentir d’eux-mêmes.Mais celui-ci se vante de ses péchés.»Le filleul voulait s’en aller, mais il pensa : « Comment faire ? Ce brigand va maintenant passer par ici, il effraiera le monde ; les gens cesseront de venir chez moi, et je ne pourrai ni leur être utile, ni vivre moi-même.»Et le filleul s’arrêta, et il se mit à dire au brigand :– Il vient ici chez moi, dit-il, des pécheurs, non pas se vanter de leurs péchés, mais se repentir et se purifier.Repens-toi aussi, si tu crains Dieu ; et si tu ne veux pas te repentir, va-t’en alors d’ici, et ne viens jamais ; ne me trouble pas, et n’effraie pas ceux qui viennent.Et si tu ne m’écoutes pas, Dieu te punira.Le brigand se mit à rire.– Je ne crains pas Dieu, dit-il, et toi, je ne t’obéis pas.Tu n’es pas mon maître.Toi, dit-il, tu te nourris de ta piété, et moi, je me nourris de brigandage.Tout le monde doit se nourrir.Enseigne aux femmes qui viennent chez toi ; moi, je n’ai pas besoin d’être enseigné
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