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.- Tu nous as bien choisi les ponts ? demanda Masako.- On commence avec le pont Miyoshi.Il enjambe deux bras du fleuve, alors il compte pour deux ponts.N'est-ce pas que ça nous arrange ? Je suis maligne, je peux le dire."Les trois femmes, qui savaient qu'une fois dehors elles ne pourraient plus prononcer un seul mot, se mirent à parler tout haut et toutes ensembles, comme pour se débarrasser d'une grande accumulation de bavardage.Elles continuèrent jusqu'à la porte de la cuisine.Les socques de vernis noir de Masako l'attendaient sur la terre battue près de la porte.quand elle glissa ses pieds nus dans les socques, ses ongles bien taillés et polis jetèrent un faible éclat dans l'obscurité.Koyumi s'écria : "quel chic ! Du rouge à ongles et des socques noires, même la lune ne pourra pas te résister !- Du rouge à ongles ! Tu dates, Koyumi !- Je connais le nom.C'est Mannequin, n'est-ce pas ?"Masako et Kanako se regardèrent et éclatèrent de rire.Les quatre femmes débouchèrent avenue Showa, Koyumi en tête.Elles traversèrent un parking o˘ beaucoup de taxis, leur journée finie, étaient garés.Le clair de lune se reflétait sur la carrosserie noire.On entendait crier les insectes.Il y avait encore beaucoup de circulation avenue Showa, mais la rue elle-même était endormie et le fracas des motocyclettes paraissait isolé et solitaire en l'absence des autres ordinaires bruits de la rue.quelques lambeaux de nuages glissaient dans le ciel sous la lune, et de temps en temps se fondaient à la lourde masse des nuages qui bordait l'horizon.La lune brillait sans rien qui l'obscurcît.quand le bruit de la circulation faiblissait, le martèlement des socques paraissait rebondir du trottoir jusqu'à la dure surface bleue du ciel.Koyumi, qui marchait en avant des autres, était contente de n'avoir devant elle qu'une large rue déserte.Koyumi se vantait de s'être toujours débrouillée toute seule, et était enchantée d'avoir l'estomac plein.Elle ne comprenait pas, toute contente qu'elle était de marcher, pourquoi elle voulait tellement avoir plus d'argent.Elle avait le sentiment que ce qu'elle désirait en réalité était de se fondre sans peine et sans raison dans le clair de lune répandu sur le trottoir devant elle.Des éclats de verre brillaient sur le bord de la chaussée.Dans le clair de lune même des éclats de verre brillaient, elle se demandait si ce qu'elle avait toujours voulu posséder ne ressemblait pas à des éclats de verre.Masako et Kanako, se tenant par le petit doigt, marchaient sur l'ombre que Koyumi projetait derrière elle.L'air de la nuit était frais, et toutes deux sentaient qu'une légère brise se glissait dans leurs manches et glaçait et raidissait leurs seins que l'excitation du départ avait trempés de sueur.Par leurs doigts joints leurs prières se mêlaient, avec d'autant plus d'éloquence qu'aucune parole n'était prononcée.Masako se représentait la douce voix de R., ses longs yeux bien dessinés, les boucles sur ses tempes.Elle, fille du propriétaire d'un restaurant de premier ordre dans le Shimbashi, il ne fallait pas la confondre avec ses autres adoratrices, et elle ne voyait pas pourquoi sa prière ne lui serait pas accordée.Elle se rappelait comme était léger le souffle de R., lorsqu'il lui parlait, nullement chargé d'alcool.Elle se rappelait ce souffle jeune et viril, embaumé de l'odeur du foin coupé.Lorsque ces souvenirs lui revenaient quand elle était seule, une sorte d'ondée lui parcourait la peau, des genoux jusqu'aux cuisses.Elle était aussi certaine, et cependant aussi peu certaine, de l'existence du corps de R., quelque part dans le monde, que de l'exactitude de ses souvenirs répétés.Une part de doute la torturait sans cesse.Kanako rêvait d'un homme riche d'‚ge moyen, et gras.Il fallait qu'il soit gras pour avoir l'air riche.qu'elle serait heureuse, songeait-elle, de se sentir en fermant les yeux enveloppée de sa large et généreuse protection ! Kanako avait l'habitude de fermer les yeux, mais l'expérience jusqu'ici lui avait appris que lorsqu'elle les rouvrait l'homme avait disparu.Comme d'un commun accord, les deux jeunes filles tournèrent la tête.Mina avançait en silence derrière elles.Les mains aux joues, elle avançait en trébuchant, et butait à chaque pas dans l'ourlet de sa robe.Ses yeux fixaient le vide, sans aucune expression.Masako et Kanako trouvaient àl'allure de Mina quelque chose qui insultait à leurs prières.Elles tournèrent à droite dans l'avenue Showa, juste à l'endroit o˘ se rencontrent deux districts de l'Est Ginza.La lumière des lampadaires faisait comme des flaques d'eau à intervalles réguliers le long des b‚timents.L'ombre privait de clair de lune les rues étroites.Elles virent bientôt s'élever devant elles le pont Miyoshi, le premier des sept ponts qu'elles devaient franchir.Il était curieusement construit en i grec à cause de la fourche que faisait à cet endroit le fleuve.Les b‚timents sinistres de l'Administration centrale du District s'étalaient sur la rive opposée, et le cadran blanc de l'horloge de la tour indiquait une heure inexacte, absurde dans le noir du ciel.Le pont Miyoshi est bordéd'un parapet assez bas, et à chaque angle de la partie centrale, o˘ se rencontrent les trois parties du pont, s'élève un lampadaire à l'ancienne mode d'o˘ retombe un bouquet de lampes électriques.Chaque branche du bouquet porte quatre globes, mais tous n'étaient pas allumés, et ceux qui ne l'étaient pas luisaient d'une blancheur mate sous la lumière de la lune.Des essaims d'insectes voletaient autour des lampes.L'eau du fleuve était balayée par le clair de lune.A l'extrémité du pont, juste avant de le franchir, les jeunes femmes, conduites par Koyumi, joignirent les mains pour prier.Une faible lumière s'éteignit dans un petit b‚timent proche, d'o˘ sortit un homme, qui venait sans doute de finir ses heures supplémentaires, et quittait son travail le dernier.Il allait fermer la porte quand il aperçut l'étrange spectacle et s'arrêta.Les jeunes femmes commencèrent les unes après les autres à traverser le pont.Ce n'était guère que le prolongement de la chaussée qu'elles avaient suivie allégrement, mais face à leur premier pont leurs pas hésitèrent et s'alourdirent, comme si elles avaient posé le pied sur une scène.Il ne s'en fallait que de quelques mètres pour rejoindre l'autre bras du pont, mais ces quelques mètres leur apportèrent une impression de victoire et de soulagement.Koyumi s'arrêta sous un lampadaire et, se retournant vers les autres, joignit à nouveau les mains.Les trois femmes l'imitèrent [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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