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.PIERRE SURAGNEBALLADE POURPRESQUE UN HOMMESCIENCE-FICTIONÉDITIONS FLEUVE NOIR6, rue Garancière – Paris VIeLa loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’Article 41, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d’autre part, que les analyse et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (alinéa 1er de l’Article 40).Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code Pénal.© 1974 « Editions Fleuve Noir », Paris.Reproduction et traduction, même partielles, interdites.Tous droits réservés pour tous pays, y comprisl’U.R.S.S.et les pays Scandinaves.ISBN 2-265-02288-8La connaissance pour elle-même est évidemment très louable, mais là où il s’agit de l’homme, nous devons appliquer les découvertes de la science aux problèmes que l’homme ne peut pas manquer de se poser.Ashley MONTAGU(« C’est sacrément bien dit.»)Joll Matom Y.X.CHAPITRE PREMIERDepuis ce jour où il était devenu Chasseur, chaque retour de safari était un grand moment de joie pour Matom.Ce qui ne veut pas dire qu’il n’aimait pas son travail, tout au contraire.S’il aimait les retours, c’est parce qu’il pouvait alors se plonger à cœur perdu dans les délices de la planète capitale.Il était fêté et pouvait raconter mille histoires.C’était, en vérité et indiscutablement, un fameux instant.Mais, au bout de quelques jours, l’ennui mettait la patte sur Matom.Il devenait alors très nerveux, il se traînait sans véritable but et les visages qu’il rencontrait, toujours les mêmes, ne lui semblaient plus présenter d’intérêt.Matom se mettait à attendre le prochain départ avec une impatience croissante.C’est pourquoi l’on peut dire que, s’il aimait les retours sur Vataïr, il aimait tout autant – et peut-être davantage encore – les départs.La position sociale de Matom était quelque chose d’assez particulier.C’était même rare.Bien entendu, les safaris existaient depuis longtemps déjà, depuis, probablement, des dizaines et des dizaines d’années.Il y avait, par exemple, les chasses aux oiseaux-plongeurs de Navaéé et les chasses d’étude des planètes Voll et Voll X.Il y avait finalement de nombreuses chasses, et cela depuis longtemps, mais, sur la planète D’om, la chose était relativement récente, deux, trois années.La découverte de ce monde remontait à dix ans, à tout casser.Et nulle part ailleurs on n’avait encore déniché ce gibier particulier, ces troupeaux de sierks en nombre élevé.C’est pourquoi les Chasseurs de sierks, les vrais, étaient relativement peu nombreux.Et c’est pourquoi la position sociale de Matom était particulière : il était Chasseur de sierks, partageant ce statut avec trois ou quatre autres privilégiés.Mais, de tous, Matom était certainement celui qui promettait le plus.En un mot comme en cent, Matom était un Vatayéen heureux et il possédait en lui tout le potentiel de qualités et de capacités requises pour que cet état de faits dure longtemps.Il en était d’ailleurs bougrement conscient.Il s’était arrêté directement au quarante-septième niveau de l’immeuble, avait rangé sa navette personnelle dans une des glissières suspendues du parking magnétique.Le rail d’accès l’avait mené jusqu’à l’entrée et, devant l’oreille grillagée du portier automatique, il avait débité tout d’un trait :— Joll Matom Y.X.Chasseur C.D.P.Attendu par Luxif A.D.ce jour à 26 h 40.En une fraction de seconde, la machine avait reconnu et classé le timbre de voix de Matom, avait vérifié la véracité de son annonce, puis commandé l’ouverture de la porte.— Merci, vieille chose ! avait lancé Matom.Il se sentait particulièrement en forme et très excité, bien que l’entrevue obligatoire avec Luxif A.D.ne soit pas, il l’admettait, quelque chose de spécialement shak.En vérité, Matom ne connaissait rien qui fût moins shak et excitant que Luxif A.D.Mais il fallait en passer par là et par lui.A chaque départ de safari c’était le même cinéma.Il emprunta un claque-fesses mobile et se laissa conduire à travers les couloirs, ayant auparavant programmé son trajet, d’une ou deux pressions de doigts sur les touches du tableau de bord.C’était gris et silencieux, ouaté, comme parfaitement retranché du monde.C’était également désert, ou quasiment ; durant tout son trajet, il ne croisa que deux autres claque-fesses, montés par des Loherts au visage inexpressif.(Cette catégorie de Vatayéens baptisés Loherts était véritablement quelque chose de spécial, peut-être au point et tout, et ce qui se faisait de mieux en génétique, mais pardon !)La plaisanterie classique à leur sujet affirmait que les généticiens-programmateurs qui les avaient tricotés avaient dû égarer des mailles… Une subtilité que les Loherts, par exemple, malgré leur grande intelligence, étaient incapables de comprendre.L’humour, pour les Loherts, c’était quelque chose qui flottait à un bout des quatre Univers connus, tandis qu’eux-mêmes se trouvaient à l’autre bout, du côté de Gammeyre… A la réflexion, il y avait bel et bien quelque chose de moins shak qu’un Luxif, fût-il A.D.ou L.H., et c’était un Lohert.Parole !Ces réflexions amusèrent Matom et il en souriait encore lorsque le claque-fesses stoppa devant la porte du grand bureau.Il cessa de sourire et descendit de l’engin, le programma en attente.La porte du bureau était faite d’une grande surface de médoll parfaitement lisse, au centre de laquelle était planté l’œil terne du mouchard électronique.Il y avait aussi, sur une plaque de verre dépoli et en caractères ganéens anciens, l’inscription suivante : LUXIF A.D.Président-Organisateur de la Compagnie de Diffusion des Plaisirs – Vataïr, Secteur 5432.De l’avis de Matom, cette histoire de caractères ganéens anciens était un truc idiot.Il y avait d’ailleurs dans la vie pas mal de trucs idiots.Une montagne.Par exemple, cet engouement général pour ce qui était ancien, alors que tout dans la société était orienté vers l’avenir : il y avait là un petit machin qui ne collait pas.Et cette affaire de safaris sur la planète D’om, c’était une tendance marquée pour l’ancien, pour une autre vie, si l’on voulait réfléchir
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